Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous semble nécessaire de revenir à quelques fondamentaux biologique et psychologique (vous avez comme le sujet nous passionne 😉).

Comme le dit mon auteur youtubeur préféré pour traiter les sujets profonds comme celui des émotions dans sa célèbre série ‘’Et tout le monde s’en fout’’ ‘’la joie est la seule de tes émotions que ton cerveau essaie de reproduire en permanence’’.

Quoi de mieux qu’une déferlante de sérotonine et de dopamine pour se sentir bien ?

De là à rechercher l’approbation des autres et leur considération pour éprouver ce sentiment de bonheur, il n’y a qu’un pas.

D’où la confusion de certains Managers entre leur besoin d’être aimé et leur volonté d’être respecté par leurs collaborateurs.

Une condition primordiale : disposer d’une bonne estime de soi 

L’estime de soi est la perception que nous avons de nous-même, la façon dont on se voit et dont on se juge. 

Elle repose sur 3 socles essentiels :

  • La confiance que nous portons en notre capacité à affronter une situation particulière. C’est ‘’l’agir’’ de l’estime de soi car elle touche les ressources dont nous pensons disposer.
  • Notre capacité à s’affirmer et à oser exprimer ses droits et ses pensées dans le respect de l’autre. C’est le fameux ‘’savoir dire non’’ car j’estime que je me sens légitime à prendre soin de moi et me respecter.
  • L’amour que nous avons de nous-même c’est-à-dire la capacité à se considérer avec bienveillance et à être fier(e) de soi, quoiqu’on fasse. Il s’agit de s’accepter tel qu’on est malgré ses défauts. Cela suppose de bien se connaître, de savoir identifier tant ses talents que ses limites.

L’estime de soi fait partie de notre personnalité et elle se travaille, surtout lorsqu’elle est basse. Si vous avez un doute sur la perception que vous avez de vous-même, vous pouvez réaliser le test de l’échelle d’estime de soi de Rosenberg.

Néanmoins, dès lors que vous vous reprochez la moindre de vos erreurs, que vous vous houspillez constamment et que vous avez du mal à accepter les compliments d’autrui, il y a des chances que l’évaluation que vous faites de vous-même soit basse.

Voici quelques conseils à mettre en œuvre pour restaurer l’estime que vous avez de vous-même : 

  • Félicitez-vous de tous vos petits succès
  • Accueillez tous les compliments, peu importe qui les prononce
  • Cultivez les pensées positives en évitant l’auto-critique
  • Visualisez-vous en train de réussir chacune de vos actions

Vous l’avez compris, si vous vous aimez vous-même alors vous chercherez moins à être aimé(e) des autres 😉

Tout est question de confiance 

Nous l’avons vu, la confiance en soi est une des composantes de l’estime de soi. Mais qu’en est-il de la confiance que nous accordons aux autres ? 

Revenons quelques minutes sur ce ‘’besoin d’amour’’ que nous cherchons parfois à combler auprès de nos collaborateurs/ices…

Chercher à être aimé(e) suppose de s’évertuer à satisfaire tout le monde, à s’assurer d’un consensus pour chacune de nos décisions et, in fine, à éviter de trancher lorsqu’une décision risque d’être impopulaire.

Or, un manager doit savoir parfois prendre des décisions difficiles qui ne seront pas soutenues par tous et ce, pour la survie de l’entreprise à laquelle il appartient.

C’est ce qui nous amène à dire qu’un bon manager doit, avant tout, être respecté plutôt qu’être aimé.

Laissez-moi vous raconter une anecdote de ma vie de manager…

Il y a quelques années je dirigeais une business unit au sein de laquelle, chaque année, j’étais amenée à recruter pour soutenir notre forte croissance. À l’aube d’une nouvelle vague de recrutement, nous avions décidé avec les RH de publier l’annonce en interne afin d’offrir l’opportunité à des collaborateurs/ices de changer de service. 

Aucune candidature ne s’est présentée. Savez-vous ce qu’il m’a été reporté par la suite (avec beaucoup d’humour) ? Que certains collaborateurs/ices avaient refusé de postuler car ‘’dans le service de Laëtitia il faut travailler. Elle est toujours juste mais néanmoins très exigeante car elle donne beaucoup de responsabilités ’’.

J’ai appris par la suite à adapter mon niveau d’exigence mais j’ai toujours gardé cette volonté de responsabiliser mes collaborateurs/ices, à leur faire confiance. Et, croyez-moi, pour quelqu’un qui aime avoir le contrôle sur les choses c’est un effort de chaque instant 😅

Revenons maintenant à cette notion de confiance. La confiance est un sentiment de sécurité et de sérénité qui favorise l’engagement dans l’action. 

Inspirer confiance et faire confiance sont les clés d’un management favorisant la coopération, le développement des compétences et, donc, la performance.

Même si apprendre à faire confiance s’apprend, notamment à travers un coaching, il convient de travailler certaines aptitudes relationnelles.

Les compétences clés pour être respecté(e) par son équipe 

Permettez-moi cette lapalissade mais j’aimerais rappeler que le respect est quelque chose qui se mérite. Et, pour le mériter, il est nécessaire de faire preuve d’une attitude portée par les compétences suivantes :

  • L’humilité

En acceptant de ne pas tout savoir vous restez curieux, à l’écoute et ouvert aux autres. J’ai coutume de dire que nous disposons tous de talents et que c’est la complémentarité de ces talents qui font le succès d’une équipe.

Rappelez-vous mes chers ‘’Sois Parfait’’ que la perfection est toute relative et que nous avons toujours quelque chose à apprendre des autres 😉

  • L’empathie

Je préfère largement ce terme à celui de bienveillance qui, malheureusement, est de plus en plus galvaudé. Composante de l’intelligence émotionnelle, l’empathie vous garantit d’être attentif à l’autre, de comprendre son mode de fonctionnement, de l’encourager sur des leviers qui font sens pour lui et de vous adapter à sa personnalité et à sa vision du monde. 

Vous ferez ainsi preuve d’empathie lorsque vous accordez à votre collaborateur/ice le droit à l’erreur ou celui de vous exposer sa vision des choses, de manière assertive évidemment.

Si vous souhaitez approfondir le sujet : ‘’Ne confondons pas empathie et sympathie’’.

  • L’exemplarité

Vaste sujet que l’exemplarité, parfois mal compris ou, au contraire, complètement ignoré.

Je me souviens d’une intervention que j’ai faite devant les 150 managers d’une société au sein de laquelle les ressources humaines souhaitaient renforcer l’engagement et la cohésion d’équipe en instaurant des pratiques managériales homogènes. Le discours de clôture du Président s’est achevé par la phrase suivante : ‘’Ce n’est pas parce que moi je ne le fais pas que vous ne devez pas le faire’’. Autant vous dire que peu de choses ont changé …

Alors, si vous souhaitez être respecté(e) par vos équipes, gardez en tête ce précepte : ‘’dites ce que vous faites et faites ce que vous dites’’.

  • La fiabilité

Un seul impératif : tenez vos promesses !

Quoi de pire qu’un manager girouette, qui cherche avant tout à s’aligner avec le sens du vent. 

Vous avez un doute ? exprimez-le et sollicitez vos collaborateurs/ices qui seront ravi(e)s d’être force de proposition.

Vous avez besoin de temps pour réfléchir ? prenez-le et fixez une échéance pour revenir vers votre équipe.

L’ensemble de ces compétences relationnelles vous permettront de répondre aux (nombreux) impératifs du manager d’aujourd’hui :

  • Donner le cap
  • Fixer des objectifs
  • Co-construire des plans d’actions
  • Animer
  • Motiver
  • Assurer le suivi etc.

Si vous souhaitez former vos managers à gagner en compétences relationnelles, contactez-nous.

Le dilemme du Manager : être aimé ou être respecté ?