Je souris à l’énoncé même du titre que j’ai défini pour ce nouvel article 😏 avec un profil DISC à dominante Rouge-Jaune, autant vous dire que le lâcher-prise a été un de mes axes de travail pendant de nombreuses années. Alors, vous me direz, lâcher-prise ok mais sur quoi exactement ? Et puis, on fait comment ? C’est ce que nous allons investiguer ensemble …
Lâcher-prise, de quoi parle-t-on ?
Connaissez-vous Stephen Covey ? L’auteur du livre ‘’Les 7 habitudes de ceux qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent’’. Dans ce livre, Stephen Covey nous partage ce qu’il a appelé les cercles d’influence. Ce qu’il pointe c’est le temps que nous passons à essayer de contrôler des choses sur lesquels nous n’exerçons aucune influence. Cette notion de contrôle pouvant passer par de la ‘’simple’’ rumination qui, évidemment, nous coûte beaucoup d’énergie et génère de la frustration, à un contrôle pur et dur des situations vécues. Parce que le ‘’lâcher-prise’’ c’est aussi une démarche psychologique : comment j’arrive à mettre de côté les éléments sur lesquels je n’ai aucune influence et comment je me concentre sur ce sur quoi je peux agir.
Imaginez la situation suivante : vous aviez prévu depuis longtemps un super pique-nique avec tous vos amis que vous n’avez pas vu depuis longtemps et qui, pour certains, viennent de loin. Le jour J arrive et il pleut des cordes sans discontinuer. Lâcher-prise c’est accepter ce sur quoi vous n’avez aucun pouvoir (la météo) et trouver la solution alternative qui vous convient le mieux sans entamer la joie de retrouver vos amis. Quelle que soit la solution que vous choisissez d’appliquer vous l’aurez décidé sans perdre votre énergie à rechigner et vous profiterez de votre journée.
La première étape du lâcher-prise est d’accepter que vous ne pouvez pas avoir le contrôle sur tout ce qui vous entoure. C’est purement et simplement impossible. Vous ne pouvez agir que ce sur qui dépend de vous.
Lâcher-prise, c’est donc avoir ce recul sur les choses afin de déterminer quelle serait l’action la plus efficace à réaliser pour modifier/améliorer la situation, le tout sans susciter d’émotions négatives qui ont un effet néfaste sur votre système immunitaire.
Savez-vous d’ailleurs que, pour 1 minute de colère, il faut 1h à votre système immunitaire pour évacuer votre cortisol ? Or un niveau élevé de cortisol dégrade le cerveau et les autres systèmes de l’organisme ce qui peut alors susciter un certain nombre de problèmes de santé comme les troubles anxieux, des troubles digestifs ou une perte de mémoire. Pas très attirant, n’est-ce-pas ?
Mais, est-ce si facile de lâcher-prise ?
Inégaux face au lâcher-prise
Les peurs qui se cachent derrière la dimension de contrôle
Il est fréquent que, dans mes articles, je revienne sur le mode de fonctionnement du cerveau humain. Cette unité centrale est quand même celle qui gère l’ensemble de nos comportements … et, justement, il est essentiel de rappeler que c’est notre cerveau primitif qui impulse nos premières réactions, avant même que l’information soit transmise à notre cerveau rationnel qui peut ensuite tempérer et rationnaliser. Or, le premier filtre de notre cerveau primitif est de déterminer s’il y a danger ou non ce qui le fera agir en conséquence.
Et sur quoi se fonde notre perception du danger ? Sur nos peurs évidemment.
Derrière le contrôle, il peut donc se cacher plusieurs peurs :
- La peur de l’échec ou, tout simplement, de ne pas être parfait
- La peur de perdre sa crédibilité (notre ego en somme) vis-à-vis des personnes qui nous entourent
- La peur de manquer
- La peur de s’exposer
- La peur de faire de la peine
- La peur de ne pas/plus être aimé(e)
- La peur d’être dominé etc.
Et ces peurs sont souvent bien ancrées, depuis longtemps, dans votre subconscient. Ce sont elles qui guident votre besoin absolu de (tout) contrôler.
C’est pourquoi, mon premier conseil si vous réalisez qu’il est temps de lâcher (un peu) prise c’est d’identifier ces peurs et les croyances qui y sont associées. Les sources sont nombreuses : notre éducation, notre environnement social/géographique/culturel, nos expériences passées …
Pour vous guider dans cette identification, posez vous 2 questions :
- ‘’Quels pourraient-être les conséquences négatives si j’arrivais à… ?’’. Par exemple, si j’arrivais à dire à mon Manager que je ne suis pas d’accord avec lui. Si je lui dis, il se peut que cela suscite un échange houleux voire un conflit. Derrière cet évitement du conflit peut se cacher la peur du rejet ou la peur de l’abandon.
- ‘’Quels peuvent être les effets positifs si je reste dans cette situation ?’’. Admettons que je refuse toute forme de projet qui m’apparaît comme complexe afin de me protéger d’un risque d’échec alors on peut imaginer la peur de ne pas être parfait ou, tout simplement, à la hauteur et, donc, d’être jugé(e) comme incapable.
Identifier ses peurs c’est être en capacité de changer ses comportements afin que ces derniers deviennent plus écologiques pour vous et, ainsi, lâcher-prise sur votre dimension de contrôle. Car, si je reprends les cercles d’influence de Covey, autant nous n’avons aucune influence sur les événements extérieurs, autant nous en avons sur nous-mêmes à savoir nos réactions, nos pensées, nos attentes.
Si vous souhaitez approfondir cette démarche, vous pouvez solliciter un coach et/ou un thérapeute.
Une forte influence des personnalités DISC
Au risque de décevoir les personnalités dont le Bleu domine, la perfection n’existe pas 😉 Nous avons tous nos peurs, plus ou moins conscientes. De ce fait, nous cherchons tous à ‘’contrôler’’ quelque chose :
- Un dominant Rouge va chercher à contrôler le résultat afin que ce dernier soit rapide et efficace.
- Un dominant Bleu va chercher à contrôler la qualité du résultat en s’assurant que ce dernier a bien été atteint dans le respect strict des règles et procédures en place.
- Un dominant Vert cherche plutôt à préserver l’harmonie et la prévisibilité de son environnement.
- Un dominant Jaune, quant à lui, cherche à contrôler la reconnaissance et l’Amour de son entourage. Toutes ses actions seront alors orientées vers cette maîtrise.
Je vous rappelle néanmoins, et c’est toute la richesse du modèle DISC, que plus de 60% des profils ont 2 couleurs dites dominantes. De ce fait, selon les associations, certains comportements peuvent être exacerbés comme d’autres atténués.
Si le sujet vous intéresse, contactez-nous.
Qu’est-ce que le lâcher-prise induit ? Et, comment faire ?
Les bénéfices du lâcher-prise
Avant de vous parler des bienfaits je tiens à rappeler une chose importante : lâcher-prise n’est pas tomber dans l’indifférence la plus totale et rester passif face à toutes ces situations qui nous mettent dans l’inconfort. Que l’on s’entende.
Lâcher-prise, c’est accepter qu’une situation ne vous convienne pas et vous demander ce que vous pouvez mettre en place pour faire en sorte de la vivre différemment.
Lâcher-prise, c’est éviter de gaspiller son énergie à ruminer, s’énerver ou s’attrister et, donc, gagner en efficacité (et en bien-être 😉) grâce à de nouvelles stratégies efficaces.
Et les bienfaits, pour votre entourage (personnel comme professionnel) sont nombreux :
- Accroître l’autonomie et laisser libre court à la prise d’initiative
- Développer la collaboration spontanée
- Renforcer l’esprit d’équipe et l’entraide
- Développer un état d’esprit responsable voire entrepreneurial
Quant aux bénéfices pour vous-même, est-ce vraiment nécessaire de les rappeler ? Tout ce qui s’inscrit dans un véritable bien-être psychologique et physique.
Les risques à mal le faire
Je vous partage une situation que j’ai vécue récemment lors d’un de mes accompagnements managériaux. Le manager que je coachais avait un N+1 très contrôlant qui, à chaque fois qu’il confiait une mission à mon coaché, repassait systématiquement derrière lui pour refaire tout ou en partie le travail demandé. Qu’a décidé de faire le manager coaché d’après vous ? et bien il a cessé de faire en me partageant une réalité : ‘’de tout façon, il va refaire derrière moi alors, à quoi bon que je me démène et perde du temps ?!’’. Évidemment, le fait qu’il ne fasse plus a suscité beaucoup de colère de la part du N+1 ce qui a, in fine, engendré de fortes tensions entre les deux protagonistes. En fait, le N+1 avait l’impression de lâcher-prise en déléguant de nouvelles tâches à son collaborateur mais reprenait le contrôle dès que ce dernier avait fini de produire. Pendant ce temps-là, le collaborateur perdait peu à peu sa motivation à agir.
Les risques à rester dans le contrôle sont nombreux et impactent l’ensemble des protagonistes.
Détecter un Manager contrôlant
Plusieurs indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille pour détecter un Manager contrôlant :
- Il vous impose son niveau d’exigence excessive. Très soucieux du détail, il estime que sa façon de faire est la meilleure : ‘’Laisse-moi relire avant d’envoyer ton mail. Houlà ! tu ne peux pas le dire comme çà, écris plutôt ça’’
- Il est en surveillance constante de ce que vous faites : ‘’Je t’ai vu avec Untel, vous parliez de quoi ?’’ ou ‘’Fais voir comment tu as fait ça’’
- Il ignore les feedbacks (que vous avez eu le courage de faire) : ‘’Je suis comme ça, c’est à prendre ou à laisser’’ ou ‘’J’ai toujours fonctionné comme ça’’
- Il critique constamment vos idées et vos initiatives car seule sa vision des choses est valable : ‘’Ce n’est pas la bonne solution, il faut faire comme ça’’ ou ‘’Je ne suis pas d’accord, ma façon de faire est plus efficace’’
Cette liste n’est pas exhaustive et je suis sûre que vous trouverez plein d’autres illustrations 😉
Les clés pour lâcher-prise
Les premiers conseils que nous pouvons nous donner pour maîtriser notre irrésistible envie de contrôle lorsque celui-ci pointe le bout de son nez sont les suivants :
- Prendre le temps de respirer.
- Réfléchir avant d’agir. Envisager la situation dans sa globalité, sous toutes ses facettes, vous permet de trier ce sur quoi vous avez de l’influence et le reste.
- Envisager des solutions alternatives à celles déjà tentées puisque ces dernières ont probablement été dans la droite lignée du contrôle.
Pour revenir à la dimension managériale, le lâcher-prise s’illustre au travers de plusieurs comportements :
- Accorder le droit à l’erreur. Lâcher-prise, c’est considérer que l’erreur est une opportunité d’apprentissage pour vos collaborateurs. Évidemment, votre rôle est de déterminer ce sur quoi l’erreur est envisageable et sera bénéfique pour votre collaborateur. Il ne s’agit pas non plus de le couler d’autant que, selon le profil DISC de ce dernier, l’erreur ne sera pas vécue de la même manière.
- Instaurer une communication transparente et bienveillante au sein de votre équipe. Vos collaborateurs doivent pouvoir tout vous dire sans craindre d’être jugés ou réprimandés. C’est ce climat de confiance réciproque qui vous permettra d’avoir de la visibilité et, donc, indirectement d’être rassuré sur ce qu’il se passe. De la même manière, je conseille souvent aux Managers que j’accompagne de partager leur mode de fonctionnement à leurs collaborateurs. Ainsi, ces derniers sauront ce dont vous avez besoin pour être rassuré ce qui limitera votre envie dev reprendre le contrôle 😉
- Définir des objectifs réalisables. Si vos collaborateurs font face à des objectifs inatteignables il y a de fortes chances qu’ils se découragent et cessent d’essayer de les atteindre. Ce qui pourrait alors réveiller vos velléités de contrôle …
- Faire confiance. Depuis la mise en place du télétravail, cette dimension a été presque imposée aux Managers. Comment continuer à animer ses équipes en évitant le micro-management ? Pas simple pour les plus contrôlants …
En conclusion, prendre du recul c’est savoir s’adapter et arrêter de s’obstiner à conformer la réalité et les autres à notre réalité. En bref, acceptez que tout ne se passe pas comme vous l’avez prévu !
Il s’agit de trouver un juste équilibre entre le besoin de contrôle et la liberté que l’on se donne à lâcher du lest sur la vie en. Se posant une unique question : que puis-je mettre en place pour, à terme, être plus serein et confiant au quotidien 😏
Pas simple, n’est-ce pas ?
Si vous souhaitez être accompagné pour apprendre à lâcher-prise, contactez-nous.