Performance commerciale : se reconnecter à son intuition

« Ah si seulement j’avais écouté ma petite musique intérieure… »

Combien de fois vous êtes vous dit que vous auriez dû suivre cette voix, qui vous alertait, ou au contraire vous encourageait à suivre un chemin plutôt qu’un autre ?

Rassurez-vous, loin de moi l’idée de vous parler d’art divinatoire dans cet article !

Ni sixième sens magique, ni don, l’intuition se rapproche plus d’une forme d’intelligence puisant dans notre banque de données interne, une aptitude qui se travaille.

Les neurosciences l’ont prouvé : le cerveau engrange des quantités de données considérables sans transiter par le prisme de la conscience.

Ainsi, nous passons à côté d’informations capitales pour interagir avec notre environnement de manière optimale.

L’intuition, c’est cette capacité universelle, que nous avons tous, d’accéder à de l’information et de trouver la solution, sans passer par le raisonnement : quelque chose dont on a connaissance, mais sans trop comprendre comment.

Avec l’intuition, le cerveau droit (zone de la créativité et de l’émotion) est désormais beaucoup plus sollicité. En mettant en veille notre rationalité (tout en la conservant en parallèle) pour nous ouvrir à autre chose, on peut faire appel à la totalité de notre personne, avec toutes ses formes d’intelligence. Même Einstein l’a dit !


“ Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle.

Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don. ”

Albert Einstein


1/ L’intuition : ses atouts au sein de l’entreprise

Si le sujet, qui relève du domaine du sensoriel et de l’émotionnel, reste encore tabou dans un monde largement guidé par la performance commerciale et le chiffre, l’intérêt pour l’intelligence intuitive se développe aujourd’hui au sein des entreprises.

Remarque : si les vieux schémas réservent encore la capacité intuitive aux femmes, des études démontrent que les deux sexes sont dotés à égalité de ce super pouvoir trop souvent négligé.

Pour peu que l’on veuille bien se pencher un peu plus sur son potentiel intuitif, on découvre qu’il revêt de précieux avantages.

En voici quelques uns, mais la liste n’est pas exhaustive, tant l’intelligence de l’inconscient ouvre le champ à de nouvelles perspectives.


Gain d’assurance : développer son intuition et se rendre compte que ça fonctionne, c’est tant pour les managers que les collaborateurs, un gage de confiance en soi et d’assurance, mais aussi le meilleur chemin pour se faire davantage confiance à l’intérieur d’une équipe.


Agilité et innovation : on ose davantage expérimenter des choses, suivre des voies originales. On peut ainsi oser mettre de côté des critères définis par d’autres, ou qui ne sont plus d’actualité.

 
Un bon « radar à loups » : cela peut éviter des déboires et permettre de détecter un loup. Vous savez, le fameux « je ne le sens pas » avant de signer avec un fournisseur ? Faire confiance à son intuition, se reconnecter à elle, c’est aussi éviter le « je savais bien que quelque chose clochait, j’aurais dû m’écouter ».


Aide au recentrage : cela permet aussi de se recentrer à des moments clés. Quand une situation s’enlise, quand trop d’indicateurs se contredisent ou d’options s’offrent à nous, il est essentiel de sortir la tête du guidon et évaluer l’ensemble au filtre de ce qui se passe pour soi. Cela donne des indices forts pour savoir quand arrêter et quand persévérer.


Meilleur ciblage de l’essentiel : c’est un gain de temps et une énergie mobilisée sur ce qui fait sens. Sentir ce qui est juste permet de déterminer son axe, ses valeurs, ce en quoi on croit, et ce qui ne convient pas. Cela permet de laisser partir ce qui n’a plus lieu d’être pour faire de la place à autre chose.

“ L’intuition est à la connaissance ce que la canne blanche est à l’aveugle. ”

Jérôme Touzalin


2/ L’intuition – Application au rôle de manager

Dans un contexte où il doit redoubler d’efficacité, alors qu’il a de nombreuses décisions à prendre en un minimum de temps, le manager en appelle bien souvent à son instinct, en appui d’éléments plus factuels, y compris pour des choix hautement stratégiques.

Alors pourquoi ne pas envisager l’intuition comme une boussole intérieure ? Un outil de guidage dans la prise de décisions, une aide à naturellement ressentir quand quelque chose ne va pas au sein d’une équipe ?

En vous autorisant à écouter un peu plus vos intuitions sensorielles et émotionnelles, vous pourriez accéder à des clés fort utiles pour votre mission de manager :


prendre des décisions éclairées (toujours en complément de l’analyse raisonnée) donne au dirigeant un point de vue supplémentaire très intéressant ;

 
développer la perception intuitive d’une personne : cela peut servir en entretien (d’embauche, de performance, lors d’un bilan de compétences ou de carrière), mais également dans le cadre du coaching d’un collaborateur et, d’une manière générale, dans la conduite de projets impliquant des acteurs divers ;


ressentir les potentiels humains possibles : une compétence majeure dans la conduite du changement, dans la vision d’un projet, dans la transmission des objectifs, dans l’évaluation des alternatives pour choisir la meilleure direction ;

  
• envisager autrement le potentiel d’un concept : sentir la puissance d’une innovation produit, trouver un axe prometteur dans le cadre de la recherche, éveiller la créativité, anticiper les tendances en marketing opérationnel, ou en communication.

 
De manière plus générale, la représentation intuitive de soi nous donne des informations précises sur notre identité profonde : si nous y prêtons attention, nous pouvons sentir quelles peuvent être nos stratégies de progrès ou de changement, et repérer nos croyances potentialisantes ou limitantes.

“ La vie m’a appris que si on ne suit pas son intuition, que si notre intuition dit quelque chose que l’on refuse d’écouter, alors on part forcément dans la mauvaise direction. ”

Jeff Koons

3/ Les limites de l’intuition

L’intuition est toujours juste. Si l’on s’est trompé, c’est probablement parce qu’il ne s’agissait pas d’une intuition, mais de l’expression d’une peur, d’un désir ou d’une œuvre de l’imagination.

C’est toute la difficulté : l’intuition peut être parasitée par des projections, des préjugés ou des peurs, et cela peut brouiller le message…

Travailler sur nos peurs est une étape très utile car, une fois les freins levés, on peut accueillir ses intuitions et choisir de leur faire confiance.

Faire face à nos peurs permet ensuite de libérer l’énergie qui nous amènera à pouvoir nous concentrer sur notre valeur ajoutée, nos forces à activer pour atteindre nos objectifs.

L’hyper-rationalisme

Suivre son intuition, ce n’est pas perdre de vue le principe de réalité, mais sortir de la seule logique d’une situation, et cela est souvent riche d’enseignements. Il ne s’agit pas de renier chiffres et analyses, mais plutôt de savoir se reconnecter à son « gut » comme disent les américains, ce que nous disent nos tripes, nos ressentis propres. C’est de là que naissent parfois les coups de génie. 


Le manque de confiance et la négativité

– Si l’on croit que seuls les haut-placés dans la hiérarchie peuvent avoir les bonnes idées, on se trompe. Chacun peut apporter un nouveau regard et des idées de génie à condition de se faire confiance.

Ne pas regarder le potentiel d’une situation mais seulement les contraintes qui l’encadrent nous enferme dans une spirale de négativité et ne favorise pas l’émergence d’intuitions créatrices.

NB : On note d’ailleurs que, souvent, les personnes particulièrement intuitives ont tendance à aller à l’essentiel en simplifiant les choses. Elles ne s’engluent pas dans les détails car elles savent au fond d’elles qu’elles suivent le bon chemin, elles ne sont plus entravées par le doute.


4/ Comment exercer et consolider son intuition ?

On distingue deux compétences liées à l’intelligence intuitive :

la conscience de soi (une connaissance objective de ses forces comme de ses faiblesses, une capacité à comprendre et gérer ses émotions et un bon potentiel d’introspection) ;

la conscience des autres (faire preuve d’empathie, comprendre les signaux, décrypter le langage corporel, etc.).

Comme l’intelligence rationnelle, l’intelligence intuitive se travaille, s’exerce pour se développer. Pas dans les livres, mais plutôt en apprenant à s’écouter.

Ces quelques clés devraient vous aider à démarrer sur le chemin de l’intelligence intuitive.

  • Écoutez-vous un peu plus : si tout votre être vous crie d’agir d’une certaine façon, il y a de fortes chances qu’elle vous indique la bonne décision à prendre.
  • Mettez vos sens en éveil : ouvrez grand vos yeux, vos oreilles, prenez conscience tout ce que vous touchez, goûtez. Cela enrichira la banque de données dans laquelle votre intuition puisera pour trouver les solutions.
  • Apprenez à vous faire confiance : abandonnez la rationalisation systématique de chacune de vos décisions. Laissez-vous guider par votre instinct et retrouvez la confiance en votre petite voix intérieure. Progressivement, vous vous apercevrez que vous prenez les bonnes décisions et ferez naturellement plus confiance à cette nouvelle compétence qu’est votre intelligence intuitive.

Comment, au travers d’exercices simples, développer ces deux axes de compétences et ainsi fiabiliser son intuition ?


Je vous conseille de vous exercer d’abord sur de petites choses :

Brainstormings créatifs

En tant que manager, on peut, sur certains projets, lancer cette approche par des brainstormings créatifs, où on laisse à la porte les idées préconçues et on fait des propositions sans filtre.

Même si ce sont au départ sur des « petites » décisions, on insuffle dans l’équipe un vent d’innovation, d’ouverture et d’unité, d’où peuvent émerger des concepts différenciants. 

Pauses introspectives

Entretenez la relation avec votre guide intérieur : une fois par semaine, faites une pause d’introspection et de méditation consciente.

Grâce aux techniques de respiration (sophrologie), vous vous reconnectez à votre corps, à vos émotions.

Des exercices de méditation invitent le mental à lâcher prise et laisser place à des ressentis plus intérieurs, pour permettre à terme de libérer sa créativité et bien d’autres potentiels sous-jacents.

Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition.

L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir.

Le reste est secondaire. ”

Steve Jobs


Face à la confusion de nos vies bousculées, se reconnecter à son intuition profonde peut être une boussole précieuse, une invitation à plus d’autonomie et une opportunité de modeler son quotidien au plus près de ses besoins, de ses envies et de ses compétences.

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Se reconnecter à son intuition