Vaincre son stress

Les spécialistes de la santé mentale vous le diront : les personnes stressées sont les premières à subir les effets du burn-out.

Dans l’entreprise, de manière croissante, la gestion du stress et la prévention du burn-out sont devenues des sujets de première importance. Mais, assez étrangement, le monde du travail exige parallèlement de plus en plus de ses candidats qu’ils soient en capacité de gérer les situations de stress, comme une compétence à part entière.

Dans cette dichotomie du XXIe siècle, comment se positionner et comment réguler les manifestations du stress pour mieux l’apprivoiser ?

En préambule

Selon Hans Selye, médecin pionner des études sur le stress, « le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite ».


L’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail propose une définition du stress plus inspirée par la Psychologie du Travail : « Un état de stress survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui imposent son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face ».

Comment le stress se manifeste-t-il ?

On peut, dans un premier temps, distinguer le bon stress, celui qui booste, qui stimule, qui fait avancer dans le bon sens, et le mauvais stress, celui qui, sur le long terme, grignote votre mental et déclenche des pathologies plus graves. La différence ? C’est vous, le regard que vous portez sur les événements, et votre capacité à dompter ce stress pour en faire une force !

Les hormones, c’est la vie !

Concrètement, chaque fois qu’un être humain subit une réaction de stress, quelle qu’en soit l’origine, son organisme va apporter une réponse non spécifique, c’est-à-dire libérer toujours les mêmes hormones : adrénaline, noradrénaline, cortisol, aldostérone, endorphines, ocytocine…


Ce qui devient intéressant, c’est que, depuis des millénaires, sans la libération de ces hormones, l’homme n’aurait pas pu survivre. Car elles nous ont permis, depuis la nuit des temps, d’affronter des situations non prévues, voire dangereuses, et d’y faire face en apportant les réponses les plus appropriées.

Notre stress nous a donc sauvé la vie de nombreuses fois depuis que le monde est monde.

En résumé, lorsqu’elles sont présentes en quantité raisonnable, ces hormones ne sont absolument pas toxiques. Mieux, elles sont même indispensables à la vie !

Avec parcimonie

Le stress est donc une réponse normale et utile face à une situation de tension ou d’agression.

En revanche, quand elles sont secrétées de manière trop importante et trop fréquente, les hormones du stress peuvent produire des effets nocifs.

Et lorsque nous sommes sous pression, nous réactivons notre cerveau reptilien, avec deux options : la fuite ou le combat.

Quand faut-il réagir ?

Les travaux des neurosciences nous ont appris que le stress survient quand la situation nous échappe, quand nous perdons le contrôle, sans trouver de solution alternative pour le court-circuiter.

Pourtant, nous avons tous, sans en avoir bien conscience, des ressources en réserve pour contrer le stress.  Mais par manque de confiance en soi, nous n’imaginons même pas avoir la capacité de puiser dans ces ressources.

Le chat qui se mort la queue

Le stress s’installe quand il y a un déséquilibre entre les moyens et les exigences : on me demande d’accomplir une mission urgente, mais je n’ai pas les ressources internes à ma disposition pour le faire et cela me met en position de stress.


Aujourd’hui, nous sommes donc stressés car, bien souvent, nous n’avons pas les ressources suffisantes pour avancer : du temps, de l’information, des outils…

Sauf que, le nez dans le guidon, on continue dans le même sens, coûte que coûte, entretenant un stress devenu chronique, et qui empêche toute vision innovante.

Alors si notre stratégie reste inchangée au fil du temps, si nous ne nous remettons pas en question pour modifier les processus qui nous mènent aux situations de stress, cela devient un cycle infernal !


Quelques outils pour gérer son stress

  • Évaluez l’équilibre « Exigences-Moyens »

Pensez à une situation qui génère du stress chez vous.

Demandez-vous quelles exigences sont maintenues (les vôtres et celles de votre hiérarchie). Mettez en face les moyens dont vous disposez. Si des exigences lourdes reposent sur une base de moyens fragile, le déséquilibre sera flagrant, et il faudra alors renégocier la partie exigences ou/et la partie moyens.

  • Anticipez : stop à la procrastination !

Si vous faites partie de ceux qui font tout à la dernière minute, nul doute que vous devez souffrir de stress. Alors qu’avec un peu de préparation, une meilleure utilisation des outils, et peut-être une remise à plat de votre organisation accompagnée par un coach, vous gagneriez en zénitude.

  • Respirez

Méditation, yoga, Pilates et autre Qi Gong… autant de pratiques « tendance ». Mais si elles sont tendance, c’est bien qu’elles répondent à un réel besoin contemporain de « redescendre en soi » pour mieux s’élever avec les autres.

  • Déconnectez !

Évitez la lecture systématique du moindre mail qui arrive. Réservez un temps pour cela sans vous jeter sur votre téléphone dès qu’une notification tombe. Le mode avion est votre ami.

  • Adoptez la visualisation positive

Imaginez que la situation qui vous stresse est résolue. Évacuez la perception toute négative qui vous anime, relativisez l’importance de l’événement, et projetez-vous vers le moment où vous voyez le bout du tunnel.

  • Faites le chemin en sens inverse

Lorsqu’une situation de stress a été évacuée, visualisez tout ce qui a été mis en place pour parvenir à cette résolution. C’est avec ce type d’exercice que vous adopterez plus facilement une prochaine fois un regard différent et un comportement alternatif.


Attention toutefois, il y a des limites à ce qui peut être acceptable. Certaines situations de stress n’ont rien de normal et nécessitent un changement de poste ou des adaptations. Par exemple, une succession de missions non alignées sur les compétences du salarié, ou une surcharge de travail régulière, conséquence d’objectifs trop élevés ou d’une mauvaise répartition des tâches au sein de la structure, sont des environnements de travail à corriger de toute urgence. Sans réaction rapide, c’est le burn-out qui guette.

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