La pandémie de Covid-19 a considérablement bouleversé les méthodes de travail des commerciaux. Elle a précipité l’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans le quotidien des collaborateurs, à travers, notamment, les outils digitaux et la visioconférence.
Sans le développement des procédés numériques via Internet, beaucoup d’entre nous n’aurions pu miser que sur le téléphone pour télétravailler en période de confinement. Vous imaginez ?
Mais si les algorithmes, calculateurs virtuels et autres robots se sont immiscés jusque dans l’intimité de nos vies, l’intelligence artificielle (IA) peut-elle totalement supplanter l’humain dans la sphère professionnelle ? L’avenir des métiers commerciaux est-il menacé ?
Alors que depuis les années 1970, l’industrie s’est concentrée à œuvrer pour que les machines puissent travailler comme les Hommes, on assiste aujourd’hui à une bascule : la société a besoin de remettre l’humain au cœur de l’entreprise. L’intelligence émotionnelle (IE) a donc de beaux jours devant elle.
À l’heure où les soft skills sont de plus en plus recherchées, les salariés qui en auront acquis la maîtrise auront un coup d’avance devant les recruteurs. Et les managers une plus grande aisance à gérer leurs équipes.
Soft skills : une demande croissante
Le télétravail est une réelle planche de salut pour l’économie des entreprises en cette année si particulière.
Or, chacun de nous a pu mesurer les limites du travail à distance et des visioconférences.
Certains effets néfastes ont pu faire leur apparition à la longue : isolement, affaiblissement du sens du collectif, perte de créativité, réactivité limitée… jusqu’à la dépression dans certains cas.
Ces conséquences délétères sont bien la preuve que l’humain est primordial dans une organisation pour en garantir la pérennité, au-delà des purs process.
D’ailleurs, de nos jours, de plus en plus de recrutements se font non seulement sur des compétences techniques, mais de manière plus appuyée sur les aptitudes comportementales.
Certains profils qui restaient sur le carreau des recrutements pour défaut de compétences techniques il n’y a pas si longtemps, se voient offrir des ponts d’or car ils font preuve de qualités relationnelles hors du commun !
L’évolution des technologies est si rapide aujourd’hui que le défi n’est pas tant d’avoir des connaissances techniques mais plutôt d’être en capacité d’apprendre très vite et de savoir rebondir sur un nouvel apprentissage.
Le maître-mot est donc l’agilité et les compétences recherchées sont plus orientées vers l’adaptabilité, la créativité, l’aptitude à trouver des solutions, la réactivité et la capacité à créer du lien.
Alors que les changements se succèdent, parfois trop vite, certaines personnes se retrouvent « à côté de la plaque ». Ceux qui sortent leur épingle du jeu sont ceux qui ont anticipé la nécessité de développer ces nouvelles compétences « émotionnelles ».
Soft skills versus IA : le match
Bon nombre de salariés et de managers ne savent pas réellement ce que recouvrent les termes de « soft skills » ou « savoir-être », par opposition aux savoir-faire ou « hard skills ».
Pourtant ils ont tout intérêt à s’imprégner des qualités d’intelligence émotionnelle (IE), car ces compétences vont vite devenir indispensables au sein des équipes.
En effet, si de nombreux d’emplois automatisables sont clairement menacés par les machines, l’humain doit explorer plus profondément ce qui le rend unique pour rester concurrentiel face à l’intelligence artificielle (IA) : les émotions, la créativité, les qualités sociales… Bref, ce qui fait de lui un être complexe et sensible.
Des qualités différenciantes
Voici quelques-unes des précieuses compétences à acquérir pour garder un avantage sur les machines ou pour renforcer son leadership en tant que manager :
- l’adaptabilité au(x) changement(s) ;
- les capacités de persuasion douce ;
- l’empathie ;
- l’engagement et l’enthousiasme ;
- l’intelligence relationnelle et la compréhension de la complexité humaine ;
- la créativité et la capacité à trouver des solutions innovantes ;
- le goût pour la transmission des connaissances.
En s’adaptant rapidement au fonctionnement de chacun, un manager obtient les clés pour mettre l’ensemble de son équipe en mouvement.
Et la tâche est d’autant plus complexe que chacun a une temporalité différente et un mode de communication préférentiel.
Alors quoi de mieux qu’un être humain pour inciter les équipes à l’action, contourner les écueils politiques et identifier les individus les mieux adaptés pour conduire le changement ?
Comment un robot pourrait-il être aussi pertinent et efficace pour effectuer ce type de tâches ?
Pour en savoir plus sur l’intelligence émotionnelle, retrouvez mon article : lien vers article 50 et article 18.
IA et IE peuvent-elles « collaborer » ?
Le management de demain reposera sur un subtil équilibre entre distanciel et présentiel, entre opérationnel et relationnel. Mais également entre intelligence artificielle et émotionnelle.
Car l’alliance des bons outils et de la bonne posture permettra de tirer profit des deux intelligences pour augmenter les performances globales d’une entreprise.
En outre, la compréhension des mécanismes favorables ou défavorables à la coopération entre les individus d’un même écosystème est la clé d’une gestion d’équipe réussie.
Les managers sont donc désormais moins des donneurs d’ordre ou des chefs que des accompagnateurs au changement, au sein d’un collectif.
L’intelligence collective, fruit de l’effort mental d’un groupe, produit plus de solutions innovantes qu’une tâche réalisée par un seul individu. Et comme chaque personne a des connaissances et une réflexion unique, la diversité engendrée par l’intelligence collective aboutit à une production d’idées et de solutions plus qualitative.
Mais dans un monde où vos collègues de travail seront des IA, la nécessité d’une gestion de la collaboration Homme-machine devient également cruciale.
Et les problèmes complexes inhérents à cette nouvelle forme de collaboration ne pourront pas être solutionnés par une unique personne. Seule une communauté de personnes ressources, animée par un manager formé, pourra relever ce défi.
C’est toute la question d’un avenir où la place de l’humain dans la société s’organisera dans un système d’intelligence relationnelle et émotionnelle.
Seulement, pour relever ce challenge, il faut agir à la source, c’est-à-dire au cœur du système éducatif.
On voit que nous en sommes bien loin lorsque l’on observe la formation, par exemple, des ingénieurs : l’instruction ne se fait que du point de vue scientifique, au détriment du management des émotions, pourtant si précieux dans les postes d’encadrement. Les cursus devraient d’ores et déjà s’inspirer de la demande des recruteurs actuels, et orienter les référentiels vers le développement de compétences émotionnelles autant qu’intellectuelles. Au risque d’avoir un train de retard sur les exigences du monde professionnel.