Une organisation d’entreprise peut aujourd’hui amener à faire cotravailler jusqu’à 4 générations de salariés. Une véritable relation intergénérationnelle peut alors s’installer au sein d’une société.
Même si ce phénomène n’est pas nouveau, les générations actuelles, issues de contextes sociétaux et éducatifs quelquefois très éloignés, ont une vision bien différente de notions aussi essentielles que l’espace de travail, le rapport au temps, la hiérarchie, la reconnaissance…
Quelles sont alors les solutions qui permettent de favoriser une meilleure relation entre générations, pour mieux vivre ensemble ? Comment favoriser le lien social, la solidarité et l’entraide entre les plus jeunes et les personnes âgées au sein d’une entreprise ? On vous dit tout.
1. Pourquoi opposer les seniors aux juniors au sein d’une entreprise ?
Quand on évoque les jeunes et les anciens en entreprise, on a vite fait de basculer dans la mise en opposition des générations en les caricaturant à l’extrême : « Les jeunes sont tous des geeks rebelles », « Les vieux ne pensent qu’à la performance et à la méritocratie ».
Cataloguer les personnes en fonction de leur âge, les mettre dans des cases, conforte l’écart dans la vision du rapport au travail, et accentue les conflits entre les anciens et les jeunes recrues au sein de l’entreprise.
Certes, des différences importantes existent entre les générations, mais les stéréotypes et la stigmatisation des uns ou des autres ne sont bons pour personne, et certainement pas pour l’activité de l’entreprise.
En revanche, ces différences peuvent être mises à profit pour faire de l’entreprise un espace inclusif de collaboration intergénérationnelle heureuse pour un objectif commun.
2. Les générations X, Y, Z, et les baby-boomers
Le manager d’aujourd’hui peut avoir à gérer une équipe constituée :
- De la génération Z, c’est-à-dire de personnes âgées de 15 à 25 ans (nées à partir de 1994),
- De la génération Y (personnes nées entre 1978 et 1994), âgées de 25 à 41 ans,
- De la génération X (personnes nées entre 1960 et 1978), âgées de 42 à 61 ans,
- Des derniers baby-boomers (nées entre 1945 et 1960), âgées de 59 à 74 ans.
Ultra-connectée, la génération Z ne voit pas le travail comme un lieu physique ou un temps défini, mais a une forte appétence pour les espaces de coworking et autres tiers-lieux où le collaboratif est mis en avant. Elle n’a pas peur de se tromper, ni de changer fréquemment d’entreprise si elle n’y trouve pas son bonheur.
Loin du cliché de geek réfractaire à la hiérarchie, la génération Y est très curieuse, positive et enthousiaste. Elle sait s’adapter et a une forte appétence au développement de projets qui lui permettent d’acquérir de nouvelles compétences. Cette génération peut être très engagée dans son travail si la mission lui laisse de la flexibilité, et qu’elle répond à ses valeurs profondes. En outre, elle a une vision horizontale, transversale et collaborative de l’entreprise. Elle n’hésite pas à apporter des idées nouvelles, souvent à la lumière de solutions digitales.
Ni jeune ni vieille, la génération X est à la croisée des générations. Elle est la plus représentée dans le paysage des entreprises françaises. Très engagés professionnellement, attachés à une hiérarchie verticale, ce sont des travailleurs acharnés qui font toutefois une distinction claire entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
Souvent qualifiés de réfractaires au changement, les baby-boomers ont naturellement besoin d’être accompagnés à l’utilisation des nouvelles technologies puisqu’ils n’ont connu que le papier au cours de leur cursus de formation. Sans cela, une certaine frustration (voire un syndrome de l’imposteur) peut naître car ils se sentent à la traîne par rapport aux jeunes, d’autant plus s’ils sont à des postes d’encadrement.
3. L’intergénérationnel : une réelle opportunité de collaboration !
Plus qu’un enjeu de pérennité de l’entreprise, il s’agit bien ici de tirer parti de cette formidable richesse que la diversité des profils de générations peut apporter.
Si ces générations revendiquent des motivations parfois opposées, ces besoins doivent cependant être pris en compte dans leur individualité, et doivent devenir les catalyseurs de nouvelles solutions de collaboration entre les âges, afin que chacun puisse se nourrir des compétences de l’autre, et que tous et toutes puissent travailler ensemble.
Fondé sur le principe du volontariat, le tutorat des seniors vers les plus jeunes est une excellente piste de développement de la bonne collaboration intergénérationnelle. Mais ceci vaut dans l’autre sens aussi !
Si le baby-boomer peut transmettre son expertise, fruit d’une longue expérience, à un jeune en demande de savoir, le digital native peut partager à son tour, avec un aîné, ses compétences en matière de nouvelles technologies et de réseaux sociaux.
Le vécu des seniors doit être mis en avant pour transmettre la bonne dynamique aux jeunes recrues. Inversement, la vision innovante pluri-potentielle des nouveaux arrivants peut permettre aux seniors de continuer à évoluer.
C’est une excellente façon d’inclure et de valoriser toutes les populations. Chacun se sent utile. La cohésion d’équipe et la transversalité des compétences s’en trouvent alors favorisées. La motivation et la performance sont au rendez-vous !
« Sage est la jeunesse qui s’éclaire du vécu de la vieillesse ! »
Mazouz Hacène.
4. Un management fondé sur l’humain
Si l’on sort des stéréotypes, on se rend bien compte que, loin de s’affronter, les jeunes générations et les anciennes ont tout pour se compléter. La mixité générationnelle est un facteur important pour évoluer.
Encore faut-il savoir optimiser le management de ces différentes générations entre elles au sein de l’entreprise.
Pour ce faire il conviendra donc de porter vos efforts sur :
- Une bonne connaissance du comportement des différents groupes d’âge,
- L’identification des personnalités pour que chacun apprenne à se connaître,
- La pratique de la communication non-violente pour s’écouter, se comprendre et ainsi améliorer les relations humaines,
- L’encouragement à l’autonomie et la responsabilisation de chacun.
Puis mettre en place les outils adaptés :
- La création et l’accompagnement d’équipes intergénérationnelles volontaires,
- Le tutorat à double sens,
- La formation
C’est en permettant aux différentes générations d’apprendre à évoluer ensemble, qu’elles pourront tirer le meilleur de leurs spécificités, et inventer ainsi un nouveau modèle de collaboration fructueuse.
La nouvelle norme ne pourrait-elle pas d’ailleurs être, à l’avenir, l’échange et le partage de compétences entre les générations ?
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